On nage en plein délire. Désormais, pour caricaturer le banquier Macron, dont on rappelle qu’il n’est pas de confession juive, il faudra dessiner un petit nez retroussé, une cigarette à la place du cigare – un classique de la caricature du bourgeois par les communistes –, une veste élimée, et un béret à la place du haut-de-forme. Un bon gros beauf, quoi.
Notre société en est arrivée à un tel point de paranoïa sur l’antisémitisme qu’il suffit d’un détail grotesque pour déclencher la fureur apache. Par fureur apache, on désigne évidemment le grand orchestre médiatique socialo-sioniste, prêt à jouer sa partition douloureuse pour les tympans. Et le cerveau.
À ce rythme, on ne pourra bientôt plus dessiner un banquier. En plus on connaît des banquiers très bien. Ou alors il faudra le dessiner en SDF, pour plus de sécurité. On rappelle aux censeurs et autres singes hurleurs à l’antisémitisme que ça fait bien 25 ans que Charlie Hebdo propose du banquier gros et gras, avec cigare et sourire cynique, et personne n’a bronché. C’est peut-être parce que Charlie était de gauche, et que ses desinateurs avaient eu la bonne idée – on dit le nez creux – de privilégier les gros nez ronds – les patates – au petits nez crochus. Idem pour les doigts boudinés à la place des doigts crochus.
Bientôt, on ne pourra plus dessiner de mains fines...
Une infographie diffusée par LR, présentant Emmanuel Macron en banquier allié aux communistes, a suscité des réactions virulentes sur les réseaux sociaux.
Chapeau haut-de-forme de banquier de littérature, coupe-cigare en forme de faucille communiste, nez crochu : un visuel officiel de la campagne de François Fillon, posté par le compte Twitter des Républicains en fin de matinée ce vendredi, a suscité de nombreuses réactions outrées sur les réseaux sociaux.
Sur cette infographie intitulée « la vérité sur la galaxie Macron », le candidat d’En Marche ! est entouré de 12 élus et personnalités lui ayant apporté leur soutien au cours des dernières semaines. Tous sont explicitement associés d’une manière ou d’une autre au PS, à François Hollande ou au communisme : Robert Hue, Bertrand Delanoë, François Bayrou, Jacques Attali ou encore l’actionnaire de l’Obs Pierre Bergé, présenté comme un « soutien de François Hollande en 2012 ».
« Intéressant ce choix d’illustration qui rappelle les plus grandes heures de l’antisémitisme », a rapidement commenté l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron sur Twitter. De nombreux internautes ont également évoqué l’esthétique de la propagande antisémite de la presse d’extrême droite des années 1930.
.@lesRepublicains @FrancoisFillon intéressant ce choix d'illustration qui rappelle les plus grandes heures de l'antisémitisme... pic.twitter.com/9aBSvrpDsa
— Macron 2017 (@TeamMacron2017) 10 mars 2017
« L’usage de vocables et de représentations puisant dans l’imaginaire antisémite est extrêmement préoccupant pour la qualité républicaine des débats mais aussi pour l’état d’esprit qui prévaut dans certains états-majors », a dénoncé auprès de l’AFP le porte-parole d’En Marche !, Benjamin Griveaux.